Est-ce la tristesse, se manifestant comme un guerrier, qui fait exploser en nous ces tas de sentiments? Ces milliers de mots enfermés et stockés au fond de notre âme déjà crevée? Est-ce l'écriture le moyen pour faire sortir la pourriture de notre cœur? Je me disais autrefois qu'à chaque fois l'encre de ma plume toucha la blacheur d'une feuille, je me sentis libérer et que comme par magie la puissance de mon chagrin disparaissait. Maintenant je ne crois plus en cette théorie parce que je pense que la nuit appartient à tout écrivain pour faire l'amour avec ces mots, pour boire un verre avec ses lettres et pour danser dans les ruelles de l'art, l'art de la poésie. Mais le sexe ne fait pas disparaître les cicatrices tout à fait gravées, alors écrire n'est qu'un moment d'oublie, une drogue pour tout être fatigué, tout être épuisé de vivre.
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