Il fait noir.
C'est la première fois que j'entre dans cette pièce.
Debout sur le pas de la porte, je tâtonne le mur pour trouver l'interrupteur. Et quand la lumière s'allume, je crois apercevoir du coin de l'oeil une ombre s'échapper dans l'aire sombre du grenier. Un rat, peut-être.
D'un pas prudent, je descends les marches en bois de cet escalier antique.
Ça sent vraiment mauvais - comme si on a laissé pourrir ou brûler quelque chose, ici.
Observant autour de moi, une sensation étrange me parcourt l'échine. L'atmosphère devient soudainement lourde et hostile - j'ai l'impression de m'introduire en terre interdite, et surtout, que l'on ne m'y veut absolument pas.
Et si je ne me persuadais pas que ce n'est que mon imagination qui fait des siennes, je jurerais que quelqu'un m'observe.
" Harold ... "
Quoi ?
Je sursaute en me retournant brusquement-et au même instant, un souffle léger et chaud effleure mon visage.
Puis plus rien. Une voix vient de me murmurer à l'oreille, je n'ai pas rêvé !
Ne sois pas stupide, Louis. Il n'y a personne d'autre que toi, ici.
Evidemment. J'ai toujours détesté l'obscurité, alors très vite, je réalise que ce n'est que mon subconscient qui me joue des sales tours. Ce grenier est tout ce qu'il y a de plus vide.
Il n'y a personne d'autre que moi, ici.
Dans le Nouveau Testament, St. Jean dit : " Il ne faut pas voir pour croire, il faut croire pour voir. " - p.20 versés 19 - 29
Tout avait si bien commencé. L'éternel salon de Baker Street, une enquête, du soleil, un Holmes de bonne humeur, et un docteur rayonnant.
Mais l'obscurité ne faisait qu'attendre son heure. Malmené de bout en bout, miné par ses erreurs, Watson s'enfonce en silence dans une spirale de culpabilité et de doute.
Seul Holmes pourrait le sortir de là. Encore faudrait-il qu'il ouvre les yeux... Avant qu'il ne soit trop tard.
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L'image utilisée sur la couverture ne m'appartient pas.