Vingt-un an qu'elle vivait en retrait, vingt-un an qu'elle regardait le monde par un trou de serrure, vingt un an qu'elle avait l'impression de ne pas compter, de ne pas voir les mêmes choses que tout le monde, vingt un an qu'on lui répétait qu'elle était de trop, qu'elle était certaine que le monde était constitué de huit milliards de personnes et elle, sans qu'elle ne soit inclus dans ce nombre pharaonique. Vingt un an qu'elle ne se sentait jamais chez elle et cela peu importe là où elle était, puis une nuit, tout bascula. Comme n'importe qui a un moment donné de sa vie, elle prit une décision qui dévia sa vie de son axe d'origine, et ce nouveau monde dans lequel elle allait naître n'était pas fait pour les nouveau nés. Il était effrayant, froid, dur, mais dans cet ailleurs, elle se senti chez elle, elle se senti enfin à sa place. Partir était sans doute le meilleur choix, mais quelque fois les meilleurs choix ne sont pas ceux que nous prenons, alors elle décida de rester, de se battre, et pour une fois elle allait s'intégrer quelque part, quitte à y laisser la vie. Elle fera de ce monde étranger, un nouveau monde où elle pourrait être elle-même.