Contes d'un Hiver

Quand minuit sonne, on se réunit autour du feu. On ferme les portes, les fenêtres, tire les rideaux et attise les flammes. Les portes barricadées, les arbalètes chargées, tout est prêt.
Les enfants, munis de leurs couvertures et leurs peluches, viennent se blottir au coin du feu, sous le regard des plus grands.

Dehors, la neige immaculée tombe doucement. Les flocons, transportés par la brise glacial, flottent sous la voûte obscure parsemée d'étoiles.
Sous la clarté de la lune, luisent des empreintes de bête. Un léger sifflement, apporté par le souffle du vent bruisse dans les hautes herbes, dont le sommet n'est pas encore recouvert par la poudreuse.

Dedans, seul le crépitement des braises rythme les minutes. Les flammes vacillantes se reflètent dans les yeux des enfants. Tous, réunis au coin de l'âtre, essaient de se rassurer, leurs visages éclairés par le flamboiement du foyer, absorbant la chaleur qu'il a à leur offrir.

C'est l'heure des contes.

L'heure où l'on explique ce que l'on fuit.

L'heure où l'on parle de ce qui approche, dissimulé par la brume, dans l'obscurité de la nuit, de la chaumière éclairée.

L'heure des monstres.