- La rose bleue est ta mère, chérie. Mon père prononce ces mots comme s'ils peuvent éveiller en moi un souvenir enfoui, une partie de mon histoire. Mais il n'en est rien. Je sens plutôt couler en moi une angoisse diluvienne, et aussitôt, j'ai l'impression d'être plongé dans le chaos d'une tempête nouvelle. - Ce n'est pas possible.... mère est morte il y a de cela deux ans, réponds-je à mon père, une étincelle de tristesse dans mes yeux bleu cyan. Je remets une mèche de mes cheveux auburns derrière mon oreille et soupire. Ma mère, Eline Marchal, est morte dans un accident de voiture il y a deux ans, lorsqu'elle était âgée de seulement trente-cinq ans. Mon père ne s'est, en quelques sortes, jamais remis de son départ. Pendant un an, je l'ai vu sombrer, et depuis peu, il a accepté la vérité et est revenu dans le monde réel. - Si.... ma puce. C'est dure à croire mais... Je ne le laisse pas finir. Du moins une balle de pistolet en plein cœur l'arrête d'un coup. En un râle épouvantable, il s'effondre et la vie sort de son corps. Je ne sais pas qui, je ne sais pas comment, et je n'ai surement pas les moyens de me venger, mais à ce moment, un petit papier apparu sur ma commode.