De pays, d'histoire, de famille, d'amis, de travail, de papiers, de souvenirs ; de tout cela je n'ai plus. Je n'ai plus d'identité, je suis... comme perdu, noyé. Je ne suis plus un. Je ne suis plus celui qui, chaque matin, partait sur les chantiers se ruiner la santé. Je ne suis plus celui qu'une femme embrassait, que des enfants enlaçaient d'amour. Je ne suis plus, ni le voisin ni le confident, ni le citoyen ni la force vive d'un pays qui m'a vu naître et que je ne reconnais plus. Je ne suis plus le même assurément. Tout est devenu sombre et changeant. Je suis en désaccord et c'est pour cela que je suis là. Mais je ne suis plus le même, assurément, en ce que ma personne s'est brisée contre la dureté des vagues. Je est désintégré.