Breath

Elle avait enrobé son chagrin de beauté comme une perle qui ,polie par l'eau de l'océan, avait fini par faire oublié que cette beauté résultait de sa souffrance. Elle portait sa douleur au coin de son sourire, elle portait ses larmes de diamants en collier, elle portait son malheur au détour de son regard, la tristesse la rendait tellement belle. Il semblait que, émue par le silence de sa détresse, la nature s'était mise à souffrir avec elle. Le ciel dévoilait, chaque soir et chaque matin, ses marques violacés rappelant que même les éléments les plus prestigieux avait des blessures. Lorsque le ciel camouflait ses blessure avec des nuages de larmes, les arbres souffraient avec elle. Une par une, ils perdaient progressivement toutes les petites choses qui faisaient d'eux ce qu'ils étaient, chaque feuille tombait jusqu'à ce qu'il n'en reste aucune, qu'ils soient complètement vulnérables. Et lorsque les arbres reprenaient vie, la nuit l'accompagnait dans sa peine. La nuit, tout comme elle, enlaçait la solitude. Mais tout ce chagrin éternel qui lui prenait la main sans jamais la lâcher, ne représentait rien par rapport à la douleur qu'elle éprouvait à savoir qu'elle était la raison de la souffrance de ceux qu'elle aimait.