THOMAS

Il est fort possible que cette fiction n'existe pas. Qu'elle ne soit que représentation de mots sans aucun sens. Il est possible qu'elle ne se passe que dans ta tête, que c'est toi qui l'invente de bout en bout, que je n'ai rien écrit, mais que je te persuade que tu vas quand même lire quelque chose. Que tu vas lire quelqu'un. Que tu vas lire Thomas. Il est très probable que les mots, le scénario, les personnages n'existent pas. Qu'ils ne sont là, ensemble, dans cette histoire, que par ton propre désir de volonté, ou bien parce qu'ils sont tellement seuls qu'ils finissent par halluciner sans arrêt, tant et si bien qu'ils s'hallucinent entre eux, et ainsi, tout le monde est persuadé d'exister, mais peut-être pas. Il est encore à parier que nous sommes les parias et les criminels et non eux, que nous sommes des pantins, que nous n'existons pas, et que ce sont eux qui racontent notre histoire, ton histoire. Je ne vous raconte peut-être pas l'histoire que vous êtes en train de lire. Peut-être que vous ne lisez rien. Car encore une fois, il est fort probable que cette fiction n'existe pas.

Ça parle de Thomas, de ses désirs malsains, de ses fantasmes malsains, de ses pensées malsaines.
Ça parle de Jack, de son ton méprisant et méprisable, de sa classitude totale, de son amour pour Thomas.
Ça parle de réalité, de langage, de trucs, de philosophie de comptoir, de paranoïa, le tout sur fond d'écriture automatique, monologues intérieurs interminables, dialogues absurdes, d'hallucinations textuelles.