"Approchez mes enfants" nous dit l'Autocrate d'une voix mielleuse. "Vous vous doutez sûrement de la raison de votre venue. L'autre jour, vous avez trouvé des dossiers qui ne vous concerne pas, vous avez découvert des choses interdites... Des choses dangereuses pour vous, pour tous les pensionnaires du Palais, si elles sont diffusées. Vous n'auriez jamais dû entrer dans cette pièce. Oh non, jamais... Il prend maintenant un air de déception en dodelinant de la tête. "En plus, vous avez ressenti des émotions : de la peur, de la joie, de la déception, de l'adrénaline, du stress... Ceci est tout à fait inacceptable au Palais ! Je vais devoir vous sanctionner..." continue-t-il. Ceci est le discours de l'Autocrate, devant Winter, Owen et Mary, trois élémentaires. Imaginez. Un monde où les enfants seraient tous enlevés à leurs parents à l'âge de cinq ans. Pour se retrouver prisonniers jusqu'à la fin de leurs jours. Un monde où ils seraient éduqués tels des robots, privés d'émotions et de sentiments, formés au combat pour une future guerre dont ils ne savent même pas la raison. Une jeunesse dirigée par un dictateur fou, l'Autocrate, qui veut refaire l'humanité entière. Mais c'est aussi le monde de Keith et de Kelsey, les deux derniers adolescents clandestins encore en libertés. Et le monde de Winter et d'Owen, prisonniers chez l'Autocrate, qui veulent comprendre et vivre... non pas survivre. Vous n'arrivez pas à imaginer, c'est normal. Ce monde existera bel et bien dans le futur, mais seulement si l'on ne fait pas attention. Ou seulement si on a rien vu venir...