"Car je ne suis plus lumière. Ce soir, les incendies sont déclarés. Mais le rouge n'existe plus. Dans mon noir, distingue le gris. Regarde le lilas et le bleu. Observe-les disparaitre. Le vert d'apaisement n'a, à présent, plus de sens car je suis le trou noir qui avale ton arc-en-ciel."
"Je ne suis pas si différente de toi. J'ai une famille, mais parfois aussi, j'ai l'impression de la voir disparaître. J'aime la vie autant que l'on peut l'aimer et, parfois, je la haïs autant que l'on peut détester un Homme. Je m'aime sans m'aimer, je suis égoïste sans l'être. Je rêve sans y croire, je veux être libre sans savoir comment. Je parle sans parler, j'écoute sans entendre. Je vois sans voir de la même façon que je vis sans vivre.
"Toi, tu me connais sans me connaitre. Je suis la fille du bus, le garçon sur le trottoir. Je suis l'énième jeans de prêt-à-porter que tu croise dans la foule. Je suis celle que tu aimes ou que tu déteste. Je suis ta sœur, ton semblable, une simple connaissance. Ou juste, rien. Je ne suis qu'un visage que tu croise et que tu oublieras, au même titre que tous ces gens dans cette grande avenue passante qu'est la Vie. Vois-moi si tu peux, écoute-moi si tu veux. Comme toi, mes sens sont altérés, je ne sais plus être ce que j'étais."
On se croisera dans tous les recoins du monde et nous nous reconnaitrons, comme des caméléons.
" Peat attend patiemment mon sous le préau de la cour. Plus je me rapproche, plus je me rends compte à quel point ce mec est bien bâti. Une veste en cuire marron met en valeur ses larges épaules, un jean délavé parvient à dévoiler la forme du muscle de ses cuisses qui roulent sous sa peau.
Il s'avance a son tour, un sourire charmant enveloppe son visage d'une douceur inouïe. Ses dents sont blanches comme des diamants de porcelaine. Chaque geste qu'il fait, chaque trait de son corps... montre qu'il est construit a la perfection. Sa beauté m'ensorcelle comme si le fait de le regarder m'empoisonnerait à tout jamais. De la buée floute ma vision et plus je m'en approche plus mon cœur vibre de plus en plus fort dans ma poitrine à chacun de mes pas. Je m'arrête net dans ma marche, quand je réalise qu'il effleure de quelques centimètres mon corps, qui paraît se faire tout petit à ses yeux. Je deviens une proix face au prédateur. Sa carrure imposante n'est pas digne de ce qu'il en est à l'intérieur, car de sa voix la plus tendre, il me balance les trois mots les plus banals de la terre.
-Salut ça va ?
Combien de fois les ai-je entendus ces mots ? Une multitude de fois, tous les matins dans la cour, derrière le téléphone, à la maison... alors je lui lance d'un ton exaspéré.
- Pourquoi ça n'irait pas ?
Il met un long moment avant de répondre.
- Parce que tu souffres toi aussi. "
【 EN RÉECRITURE 】
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