Mémoires d'une terrienne dévastée

Ce sont les flèches de guerriers qui marquent, les attaques de plein fouet. La violence ouvre les yeux, et il est impossible de ne pas y réagir. Retire-la flèche et tu meurs, esquive-celle ci mais la prochaine ne te ratera pas.
Nos discours sont des flèches maladroitement lancées aux autres. Pour être solides, elles doivent être dotées de termes corrects accolés à leurs sources vérifiées. Elles ne demandent pas d'être gravées d'élégants mots ni même de tournures ravissantes.
Elles se veulent claires, précises, concrètes. Optimales et pragmatiques.
Et pourtant mes mémoires sont teintées de peur et de mélancolie, mes cris se perdent dans la nuit, la panique angoissante prend le dessus et je me cache derrière le masque de l'écriture en espérant que cela soit suffisant.