Il ne s'agit point de ce qui
est beau et amusant, mais tout
simplement de ce qui est. L'Amour impossible est à peine une histoire,
c'est une chronique, et la dédicace qu'on y a
laissée atteste sa réalité. C'est l'histoire d'une de
ces femmes comme les classes élégantes et
oisives - le high life d'un pays où le mot
d'aristocratie ne devrait même plus se prononcer
- nous en ont tant offert le modèle depuis 1839
jusqu'à 1848. À cette époque, si on se le rappelle,
les femmes les plus jeunes, les plus belles, et,
j'oserais ajouter, physiologiquement les plus
parfaites, se vantaient de leur froideur, comme de
vieux fats se vantent d'être blasés, même avant
d'être vieux. Singulières hypocrites, elles
jouaient, les unes à l'ange, les autres au démon,
mais toutes, anges ou démons, prétendaient avoir
horreur de l'émotion, cette chose vulgaire, et
apportaient intrépidement, pour preuve de leur
distinction personnelle et sociale, d'être inaptes à
l'amour et au bonheur qu'il donne... C'était
inepte qu'il fallait dire, car de telles affectations
sont de l'ineptie. Mais que voulez-vous ? On
lisait Lélia, - ce roman qui s'en ira, s'il n'est déjà
parti, où s'en sont allés l'Astrée et la Clélie, et où
s'en iront tous les livres faux, conçus en dehors