Condamnée à Aimer

Reims, 1940.
Rebecca Goldstein, dix-sept ans, vit seule dans sa ville natale pour terminer ses études d'infirmière, rêvant d'un jour rejoindre sa famille en zone libre. Elle pense que la prudence et la ruse suffiront à la protéger, que ses efforts pour se cacher et se fondre dans la foule seront assez pour échapper à la guerre. Mais la guerre ne connaît ni pitié ni illusions. Son identité est bientôt découverte par un colonel SS, un homme méthodique et impitoyable dont la seule présence impose un froid glacial sur chaque instant de sa vie.

À partir de là, son quotidien devient un labyrinthe de terreur et d'humiliation. Chaque regard, chaque mouvement, chaque souffle peut être scruté, jugé, puni. La peur s'installe, constante et pénétrante, et la solitude devient un poids lourd à porter. Les heures se fondent en jours de vigilance incessante, où l'espoir semble n'être qu'une lumière vacillante au bout d'un tunnel sans fin.

Pourtant, malgré la violence et la cruauté, Rebecca découvre que l'âme peut résister, que le courage peut surgir dans les instants les plus sombres. Elle apprend à se battre dans un monde où la survie se mesure à la moindre erreur, où l'humanité se trouve dans les gestes silencieux et dans le souffle d'un espoir obstiné. Chaque décision, chaque pas, chaque respiration devient un acte de défi contre la mécanique implacable de la guerre.

Et dans cette nuit qui semble infinie, elle sent parfois un souffle inattendu, un frisson fragile qui lui rappelle que le cœur n'abandonne jamais complètement. Un fil tenu d'amour persiste, imperceptible mais vivant, comme une étoile perdue dans l'obscurité, promettant que même au milieu de la peur et de la douleur, quelque chose de précieux peut survivre. L'amour, fragile et silencieux, devient la seule lumière capable de traverser l'ombre et de tenir l'âme debout.

L'amour. Sa seule survie. Sa seule protection.