"Tu es si froide."
Ces quelques mots, que l'on vous avait adressés si souvent, hantaient votre esprit. Ceux-ci semblaient être les seuls à vous définir, vous le pensiez depuis enfant déjà. Votre personnalité relevait d'une certaine complexité, on vous définissait comme quelqu'un que tout ennuyait, qui n'avait guère qu'à penser des autres, et qui prenait la vie comme une futilité. Cette image se trouvait accentuée par vos traits fins, et tirés, qui n'exprimaient rien, on ne pouvait y discerner une quelconque émotion, chose que l'on vous reprochait souvent.
Derrière cette impression faussée que vous souhaitiez renvoyer, se cachait une vie bien moins intéressante qu'on ne le pensait, vous n'étiez pas chef de gang, comme certains le laissaient penser. Vous étiez simplement une femme meurtrie, qui s'était entichée de cette froideur, semblable à une nuit d'hiver, acquise sous les coups de votre mère, qui ne cessait de vous lyncher, et sous les remarques blessantes que votre père vous adressait à tout va, vous humiliant toujours un peu plus.
C'était de cette perpétuelle mauvaise expérience, qui elle seule animait votre vie, qu'en résultait cette incroyable capacité que vous aviez à refouler tous les sentiments capables de vous submerger. De ce fait, sous les coups verbaux et physiques, vous vous pensiez insensible, chose que vous aviez pu remarquer lors d'une des nombreuses bagarre dans lesquels vous aviez été impliquée.
À la suite d'une d'entre elle, après qu'un camarade, avec qui les femmes aimaient à s'imaginer, soit venu vous aider, vous commenciez à comprendre la vie, celle-ci prenant sens. Vous deveniez plus légère, heureuse.
Suite; "𝙅𝙚 𝙨𝙪𝙞𝙨 𝙨𝙞 𝙛𝙧𝙤𝙞𝙙𝙚, 𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙢𝙤𝙣 𝙘𝙤𝙚𝙪𝙧 𝙡𝙪𝙞 𝙚𝙨𝙩 𝙨𝙞 𝙘𝙝𝙖𝙪𝙙."