Se construire dans un monde peuplé de connards, ce n'est pas toujours facile. Alors si en plus il faut rester vivante, entre des suceurs de sang qui vous coupent la tête au moindre écart protocolaire, des lycans enragés un tantinet susceptibles et très agressifs, des fae vicieux jusqu'à la pointe de leurs oreilles en ciseaux et des sorciers à la baguette trop facile pour des vieux grincheux en robe... Une vraie galère.
Mais, si vous croyez que quelques bêtes approximativement humanoïdes vont m'effrayer, pire me soumettre, c'est très mal me connaître. En effet, pour ma part, hormis quelques flammèches qui partent aléatoirement quand je suis bénie des dieux, des connaissances fiables sur ces créatures inhumaines, deux/trois couteaux qui apparaissent à l'arrière de mes cuisses et de solides entraînements au combat ( m'ayant coûtée une peau jadis lisse et douce, quelques côtes ainsi qu'une incroyable résistance à la douleur ), je n'ai à priori pas beaucoup de faire-valoir pour ma vie ( et beaucoup sont de cet avis, un monde de fous je vous jure ).
Les forts, les faibles, un grand classique dans le chapitre " sélection naturelle". Certes, à côté de monstres fracassant des murs à coups de poing ou dévorant vivant les coeurs de leurs ennemis ou encore semant les enfants affamés des enfers à nos trousse, je devrais peut-être des fois la fermer un peu.
Mais alors, où serait le plaisir de la vie ?
Car, je me le suis jurée, quoiqu'il m'en coûte, je finirai au sommet de la chaîne alimentaire. Je serai libre, pour l'ennuyante éternité ou quelques minutes grisantes.
« - Tu m'effraies, Eireann... Serais-tu prête à mourir pour Elle ?!
- Pire. J'accepte de vivre pour Elle.»