Il se tenait là, face à moi, le regard noir et froid, avide de vengeance, le visage déformé par la haine. Mina attendait ma réaction ne remarquant point l'attitude qu'avait le nouvel arrivant à mon égard. Elle souriait, fière d'avoir retrouvé celui que je surnommais « mon ami d'enfance » afin de rester vague sur le sujet. Je me levais haletante et reculais en tremblant de tous mes membres. Mon amie me regardait intriguée que je ne le salue pas ou ne le prenne pas dans mes bras. Son sourire narquois face à mon affolement soudain me fit ignorer Mina et Eijiro à mes côtés. Un long frisson traversa mon échine. Je quittais la salle à la lumière tamisée dans une grande hâte qui m'était inconnue, afin de lui échapper.
Je me retournai vivement après quelques mètres dans ce long couloir lugubre de l'internat, puisque des pas précipités interpellèrent mon oreille fine. Il m'avait rattrapé, lui qui était si doué à la course. Sa grande main mate saisit brusquement mon maigre poignet. Mon sang se glaça à la vue de ses yeux, ceux d'un tueur. Mon corps entier tremble, mon esprit se brouille, ma voix me quitte, je suffoque alors qu'il me plaque violemment contre la paroi du couloir, faisant trembler cette dernière. Il me surplombe d'au moins une tête alors qu'il se colle à moi. Un reflet brillant attire mon attention vers sa main veineuse. Mon corps réagit seul, mon âme sombrant dans une folie sans nom. L'onde de choc qu'il prend de plein fouet le fait lâcher le canif pointu et tranchant qu'il tenait. Il est propulsé à l'autre extrémité du sombre couloir. Une porte s'ouvrit à la volée.
Aridan se tenait dans l'encadrement de celle-ci, un bâton de fer à la main, le visage remplie de rage, prêt à tuer cet imposteur. Il l'a reconnu, je sais qu'il a reconnu cet être répugnant qui m'a tant fait souffrir. Un épais nuage de fumée enveloppa mon plus grand cauchemar avant que Aridan n'est pu intervenir. Je m'effondrai. Il m'a retrouvé.
L'homme de sa vie n'est pas celui qui est parfait, mais celui avec qui l'on construit un univers où l'amour et la complicité s'entrelacent, rendant chaque jour plus précieux.
Lando Norris et Charlotte Di Mancini