Elle avait toujours ce drôle d'air lorsqu'elle conduisait, comme si elle prenait la pose, comme si elle attendait qu'une caméra s'enclenche. Je m'en souviens encore, elle plissait légèrement les yeux et laissait son bras gauche pendre en dehors de la voiture. C'était simple, mais ça l'habillait d'une certaine nonchalance, à cause de ce volant qu'elle ne tenait qu'à une main et de ses cheveux mal attachés, qui flottaient dans le courant d'air entrant par la fenêtre ouverte. Je me suis souvent demandé ce que cela donnerait si j'avais pu capturer l'instant. Sûrement, des images en noir et blanc ou alors, aux quelques couleurs délavées, de ces anciens films américains dans lesquels une jeune femme mâche du chewing-gum et secoue la tête, en écoutant du bop à la radio. Sauf qu'elle, elle n'était pas blonde et que la voiture n'était pas une décapotable rouge posée devant un décor en carton-pâte, mais une Nissan primera vert bouteille de 1991, sans climatisation. Ce n'était pas très grave, cela lui suffisait. Je pense même que c'est ce qui faisait tout le charme du décor.
Camille, orpheline de mère, délaissée sa religion,elle vit avec sa cousine à Dakar, elle n'a pas eu la chance d'être éduqué , la rue était devenue sa maison jusqu'au jour où elle rencontre un Mouride bien éduqué, un homme croyant et respectueux ; arrivera t'elle a changé pour leur amour ? le passé va t'il s'instruire dans leur couple ?