Il y a ce long fil, très fin, trop fin, étendu au-dessus du vide, ou l'on ne voit jamais la fin. On ne voit pas le fond du précipice non plus. Ça fait peur, ça tétanise, c'est effrayant. Ce fil, c'est simplement le chemin de la vie sur laquelle on évolue chaque jour, en constance équilibre au-dessus d'un ravin invisible qui pardonne rarement les faux pas. Moi j'ai l'impression que ce file est trop fin pour moi, qu'il va rompre à tout moment, parce que la vie me fait peur. J'ai peur des gens, de leur parler, de les regarder. J'ai peur de leur regard à eux. De ce monde remplie de prédateur en tout genre. Et ceux, depuis mon plus jeune âge. Pourtant, ça s'était calmé, grâce à lui. Mon meilleur ami, ce garçon toujours souriant, ce garçon qui sur les bancs de l'école m'a tendu la main, alors que je pleurais encore une fois, alors que j'étais encore haute comme trois pommes et que je ne comprenais pas encore le sens de tout ça. Ce garçon qui bouscule les gens, mais qui est là pour les rattraper, lui qui fait des conneries, t'y entraînes, mais bien vite, tu te rends compte que ce n'est pas grave, tu t'en fous, tant que vous êtes deux et qu'on s'amuse ensemble. Il y a quand même ces disputes et ces cris qui résonnent trop souvent, mais ce n'est pas grave encore une fois, tu sais que demain, il te serrera dans ses bras. Il était là. Était. Mais voilà, la vie est parfois injuste, alors, il est parti, me laissant peu à peu à mes démons passés.
Pourquoi es-tu parti sans moi ?