La rose et le lampadaire

Un banc, une basilique, quelques pétales de roses, un lampadaire allumé et le souffle frais de la nuit. C'est à ça que ressemble la vie de Nawel aujourd'hui. Il ne sait pas si il aimerait pleurer toutes les larmes que retiennent son silence ou si il préfèrerait hurler sa colère sur les toits de Paris et la voir s'envoler loin, très loin de lui. Il se contente d'attendre que les ailes de la nuit viennent l'emporter par-delà les immeubles de la ville et l'escortent jusqu'à son sanctuaire. Et il se souvient. Il se souvient du soleil caressant ses joues, des aquarelles de Montmartre sur le papier jaunis, des pétales de rose dansant dans le souffle doux du vent, et de son tendre rire se mêlant à la mélodie de la vie. Nawel donnerait tellement pour entendre à nouveau ce rire. Mais sa rose est partie, elle l'a abandonné sans un mot. Alors depuis il attend simplement, et il espère qu'un jour l'obscurité de la nuit l'emportera lui aussi, sans un bruit et qu'il pourra enfin poser le point final à son histoire qu'il attend depuis si longtemps.

Seulement la découverte d'un journal caché au fond d'un grenier pourrait bien remettre en question cette fin tragique qu'il s'était imaginé tant de fois. Ce journal pourrait remette en question beaucoup plus que la vie de Nawel. Ce journal, c'est la clé qu'il cherchait depuis si longtemps, maintenant à lui de décider s'il choisit de fermer la porte à tout jamais, ou d'en ouvrir de nouvelles, pour lui, pour elle, et pour beaucoup d'autres...