Mère et fils, fichu cordon!

Une jeune mère donne la parole à son tout jeune enfant, procédant volontairement à une autocritique imaginaire des premières années de parent. En effet-miroir, thème après thème, à travers des scènes du quotidien, l'enfance tourne ainsi l'adulte en dérision dans ses pratiques d'éducateur novice des temps modernes.
Jusqu'au jour où le monde réel et son lot de souffrances rattrapent mère impuissante et fils en mal-être.
Ce soir fatidique, les mots du jeune homme sont violents, cruels, accusateurs. La mère renonce à faire plus de mal encore, et décide de mettre fin à ses jours, abandonnant ses autres enfants derrière elle.
Les chapitres alternent ces temps de parole d'enfant en croissance et le retour à la vie, en rétrospective, de cette femme accompagnée par son psychothérapeute, aussi impuissant qu'elle à dire ce qu'il adviendra de cette relation à jamais vouée à ne jamais être maîtrisée.

Dans ces chroniques douloureuses où alternent l'idéal et le pire, et s'intercalent les reproches et les rêves, une mère lance un cri du coeur à son fils perdu.
Cette histoire de mots et de souffrances dont la femme en elle doit se relever est un cruel apprentissage de la solitude adulte face aux dissonances, une tension de mère novice qui improvise, déphasée, percutée, avant d'accepter de faire le deuil de l'enfant qu'elle imaginait avoir mis au monde.
Pour se laisser une chance d'exister encore et de réaccorder son destin, elle doit elle aussi grandir, trouver sa place, être accompagnée pour s'émanciper et se réconcilier avec elle-même.