4 ans. 4 ans que je suis sous hormones. Avant, j'étais Alicia, désormais je m'appelle Clément. Je me suis toujours senti homme dans ma peau, lorsque j'étais plus petit, je ne me sentais pas à ma place. Imaginez vous, porter des robes, des jupes ou encore même des shorts, et ne pas s'y sentir à l'aise. Devoir se plier aux désirs de ses parents, devoir porter les vêtements que votre mère, ou bien votre père, vous demande de porter et de ne devoir rien dire par peur de se faire punir ou de se faire engueuler. Jusqu'au jour où vous en avez marre de vous taire, et que vous décider d'en parler à vos parents. De franchir le pas de la peur, de parler de votre ressentis, et d'enfin assumer le fait que vous vous sentez homme, ou femme.
A mes 14 ans, j'ai osé avouer à mes parents que je me sentais homme et non femme, que je n'étais pas à l'aise avec ces cheveux longs ondulés, pas à ma place dans ces vêtements trop serrés, et enfin, pas à l'aise avec ma poitrine généreuse qui commençait à se développer. Mes parents ont très bien pris la chose, ils m'ont mêmes dit qu'ils allaient m'aider dans les démarches civiles si je voulais changer de prénom et également pour ma prise de testostérone auprès d'un endocrinologue. J'ai attendu deux longues années pour commencer les démarches, les médecins disant que j'étais trop jeune et que c'était sans doute une idée qui allait me passer, sauf que au fond de moi, je savais que j'étais un homme et non pas une femme. J'ai changé mon prénom à mes 16 ans, laissant Alicia derrière moi et faisant apparaître Clément, un prénom longuement réfléchi, j'ai coupé mes cheveux et changé la façon de m'habiller, et commencé la testostérone pour mon plus grand bonheur. A l'heure actuelle, j'ai 20 ans, des poils et de la barbe, et une carrure musclée. Je vais tous les jours à la salle, au moins 1h30 à chaque fois, je suis à la fac, j'ai 2 meilleurs amis, Alexis et Audrey, et je vis dans un petit stud
D'aussi loin que je me souvienne, j'étais une enfant anxieuse, une enfant avec des inquiétudes et des peurs plus ou moins rationnelles. Tout enfant normalement constitué à des inquiétudes, seulement, je n'étais pas comme les autres enfants. Je n'étais pas comme les autres jeunes femme non plus. Et j'avais désespérément besoin de comprendre pourquoi.
Quand j'ai commencé à avoir des relations sexuelles, j'ai tout de suite pris conscience de ma différence. Je n'avais pas les mêmes besoins ni les mêmes envies que mes partenaires. J'en voulais toujours plus et je voulais surtout que cela ne cesse jamais. Je n'ai jamais pensé que j'étais malade, sachant très bien que j'avais déjà des troubles obsessionnels compulsifs et d'autre troubles qui faisait de moi une personne à risque. A risque d'être pire que je le croyais.
D'être nymphomane.
Et je l'étais.