Bâtir (tome 1)

Le bleu abyssal d'un lac, où l'esprit se perd et le regard se noie. Cette couleur sombre en son centre, se transforme quelque fois en un bleu turquoise caribéen sur son rivage. Honoré n'arrive plus à laver ses mains du sang qu'il a fait couler pendant les campagnes napoléoniennes d'Allemagne de 1813. Il a envie d'oublier, se vider l'esprit et pour cela, il n'est rien de mieux que de contempler cette azure bleutée et inconnue. Faire le vide, c'est aussi s'oublier dans des contrées inconnues, faire de nouvelles rencontres et peut être, qui sait, construire quelque chose.
Mais qu'a-t-il envie de construire ? Il ne le sait pas encore, mais le roulis du bateau sur lequel Honoré descend le Rhin, l'aidera peut être à dissiper le brouillard qui règne en lui.
Il ne lui reste qu'à bourrer à ras-bords sa pipe en terre de tabac, et à attendre la providence venir à sa rencontre.