un manoir, sur une falaise.
hanté ?
peut-être.
corin,
vivant,
lily,
un peu moins.
corin doit apprendre à aimer ce monde,
lily à s'en aller loin de lui.
ce n'est pas une histoire d'amour. ce n'est pas un texte philosophique. ce n'est pas un journal. ce n'est pas une quête.
c'est juste un bout de vie (de mort ?)
c'est une histoire,
celle de corin,
de sa mère,
des gens qu'il rencontrera (ou pas),
de lily,
sa vie (passée),
sa mort,
des gens qu'elle a connu,
c'est une histoire sur laisser partir ou retenir encore quelques instants, du bout des doigts,
une histoire de pluie, de falaise, de jardin sauvage, de prairie, d'océan, de puit abandonné, de portail en fer brinquebalant, de cartons jamais déballés, de fenêtres qui laissent passer la lumière les rares jours de soleil, de carnets de dessin...
c'est une histoire comme une autre.
Ira n'a jamais voulu être réincarnée.
Une fois, peut-être deux, cela aurait pu être un cadeau : une chance de réparer ses erreurs, de savourer à nouveau la vie.
Mais lorsque le dieu de la réincarnation est devenu obsédé à elle, le cycle s'est transformé en un cauchemar.
Aucune échappatoire, aucune pitié.
Une prison déguisée en destinée.
Elle a cessé de compter ses vies depuis longtemps. Après vingt mille, à quoi bon ?
Les visages changent, les mondes continuent de tourner, mais à la fin, c'est toujours la même chose.
Naissance. Vie. Mort.
Et puis, inévitablement, il la ramène, la piégeant dans un amour dont il ne veut pas la libérer.
Elle a tout essayé. Se battre. Se rendre. Fuir. Même faire semblant de l'aimer, en espérant que cela en vaille la peine.
Mais face à l'éternité, même l'amour s'efface.
À présent, il ne lui reste qu'un seul but.
Le tuer. Briser le cycle.
Et quand il ne sera plus là, quand enfin elle se tiendra libre, elle gravira la plus haute falaise, sentira le vent caresser sa peau, et fera ce dernier pas.
Non pour renaître.
Non pour se réveiller à nouveau.
Mais pour en finir. Pour de bon.