''Je reprends connaissance le visage écrasé contre la terre mouillée, sentant confusément l'humidité de l'averse au dessus de moi. Je reste longtemps allongé comme ça, la pluie battant mes joues et mes mèches mouillées collant à mon crâne. La bosse sous mon ventre est mon sac, et savoir qu'il est là me rassure assez pour que je consente à ouvrir les yeux. Les herbes malmenées par la pluie dansent devant mon visage. Il fait nuit. Je tente de mobiliser assez de force pour m'asseoir. Et c'est là que la douleur me foudroie à nouveau, comme un coup de couteau, comme du sel sur une plaie à vif.''