Quelques traits insignifiants, à peine une rature sur un bout de papier réalisée en une seconde. Une signature et elle avait changé sa vie, elle était devenue pilote de formule un. Un rêve d'une vie, un objectif suprême, début de tant et plus encore. Et le torrent médiatique s'était déversé sur son cœur glacé. Elle s'était retrouvée assaillie de toute part, noyée sous les articles, les rumeurs, les critiques... On avait essayé de l'amadouer, la charmer pour mieux la tromper par la suite. Lui faire quitter ce monde qui n'avait jamais voulu d'elle. Mais elle restait froide, elle savait. Elle restait forte, impénétrable derrière leurs visages avides d'échec, et éloignait les rapaces. Elle s'enfermait dans sa forteresse de travail et d'ardeur sans ne jamais laisser entrer personne. Amis, ennemi, le résultat serait le même, sa fin. Et si dans ce geste elle se détruisait lentement, dans un silence de mort, qu'importe. Si elle ne tenait plus que pas une rage malsaine de vouloir montrer qui elle était à tout prix cela n'avait plus aucune importance. Il ne restait plus rien d'elle, la femme derrière le casque, pas même son nom. Elle ne vivait que pour cela, la rage de vaincre, atteindre le sommet du monde. Elle ne voyait le monde que de deux couleurs, elle ne voyait que du rouge sang et un noir abyssal.