L'air que j'inspire à travers mes narines me brûle les poumons. Sensation habituelle que j'associe généralement aux matins hivernaux. Aujourd'hui je veux me changer les esprits. Tout quitter le temps d'une journée. Je n'ai pas forcément d'idée précise de ce que je veux faire là-bas. En réalité, je veux juste oublier la douleur aiguë qui s'abat sur ma poitrine, la cisèle et la découpe en plein de petits morceaux qui s'envolent face à moi dans ce paysage terne et froid. J'étouffe. J'entends mon cœur battre dans ma poitrine très fortement comme s'il était limité, entouré par une chaîne ou une main je ne sais pas qui le serrerait jusqu'à le faire exploser. Comme une ancre marine posée sur la poitrine. Je reprends mon souffle. Je monte dans le bus.