À travers le vide

Je fais ce rêve, vraisemblablement toutes les nuits. Le Diner est devant moi, l'enseigne bleue grésille et le ciel de dix-neuf heures est rose saumon. J'entre. Il n'y a personne. Personne à part cet individu mystérieux, toujours assis contre la fenêtre à la table quatre. Il sirote son verre de menthe à l'eau semble-t-il. Je finis toujours par m'assoir face à lui. Et à nouveau, comme tous les autres soirs, il lève la tête, me détaille du regard, fronce les sourcils et me met en garde: Refuse leur offre. Ne les laisse pas t'utiliser. Et je me réveille. J'y étais, je le sais. Mais mon corps, lui, est toujours dans ce lit, ce lit qui est le mien, dans la banlieue d'Austin.