« l'anxiété sociale, c'est pas uniquement la peur des autres, mais la peur de moi-même au milieu des gens. »
La phobie n'était pas un mot avec lequel on pouvait jouer, ni une blague sur laquelle on pouvait rire, ni même un jeu avec lequel on pouvait gagner. Sohann faisait partie de ces gens qui vivaient avec la peur de rencontrer, et de fréquenter autrui, si bien que l'amour, l'amitié, et les liens lui semblaient tous effrayants, et inconnus. Elle ne savait ni s'attacher, ni s'approcher, ni aimer. Elle vivait avec la sensation d'être observée, dévisagée, diabolisée par des regards. Les yeux des autres lui paraissaient comme des viseurs avec, sa personne, comme cible.
Et si la vie ne s'acharnait déjà pas assez comme ça, en lui infligeant cette peur irascible du monde, des visages, des conversations, le destin la poussa dans les bras d'un homme radicalement opposé. Un personnage excentrique qui affectionnait sa personne atypique.
Les opposés s'attiraient, c'était irréfutable, mais parlons des causes perdues qui elles aussi se liaient toujours aussi.