parce que c'était ça nos orages, c'était une passion flambante, tellement que l'on s'est brûlées. parce que c'était ça, ma nuit noire, une nuit où je tremblais tellement fort que même les étoiles ne savaient plus quoi faire pour me consoler. parce que c'était ça, la dépression, diagnostic que je ne voulais pas croire.
et lorsque tout n'est plus que noirceur, mensonges, amours déchues, espoirs vains, deuil lourd dans la poitrine, comment revivre ?
j'ai osé croire en la vie alors que la mort voulait me prendre dans ses bras. j'ai osé pleurer, crier, en vouloir au monde entier. puis j'ai chanté, je me suis accordé du temps, de la bienveillance, de l'amour-propre, de la beauté, de la bonté, j'ai dansé, j'ai lu, j'ai écrit, j'ai composé, j'ai appris. je n'ai pas gagné la guerre, j'ai su instauré la paix sur mon champ de bataille.
j'en ai gardé des cicatrices, mais aujourd'hui je suis vivante.
- recueil de poèmes
> 2022-2023
Petit bouquet de ronces ténébreuses et maussades qui renferme en son cœur quelques fleurs de l'Éden.
Chaque ronce en sa sève porte l'admiration pour ces mandalas conçus par le grand Architecte ; le long de leur tige les épines sont placées dans un intervalle se voulant toujours régulier avant d'être associées deux à deux sous l'aiguiseur, chaque binôme ayant un schéma tout tracé, de sorte qu'un œil vétéran puisse en contempler la correspondance au millimètre près.
On tombe quelquefois sur une tige vieillie ; les feuilles sont séchées et les pointes imparfaites. Quand on l'observe plus, on voit qu'un jardinier, débutant certainement, a cru bon d'y graver l'époque où elle venait d'être fraichement coupée.
Mais le fleuriste a vu dans leur rude nature une beauté mystique, un charme taciturne ; il les a donc unies en ce présent bouquet dont il voudrait prouver la parfaite harmonie en l'exposant ainsi à qui voudra le voir.