Il n'est que peu de choses à dire, puisqu'il est tout à penser. Et, Rebecca Affen vit, puisqu'il faut bien qu'elle vive, et pense, puisqu'il faut bien penser. Elle apprendra tout, sans rien apprendre. Elle comprendra tout, sans rien y comprendre. Elle verra, elle sentira, elle souffrira, parce qu'encore elle voit, elle sent, elle souffre, elle vit. Les pas rythmant les pensées, les mots faisant battre son cœur, elle va avancer, en restant au même endroit ; en elle-même. Elle va devenir, elle va être, parce que l'existence, parce qu'elle-même. Et le seul mot, qu'elle réussira à effleurer, parmi tous ce qui, déjà, fut, c'est l'abîme. La seule chose que l'on caresse en soi-même, la seule chose que l'on reste, que l'on devient, que l'on est, que l'on abîme. L'âme, la psychée, l'esprit, vit dans l'abîme. En même temps que l'abîme est l'esprit.