Un, deux, trois. Un, deux, trois. Pointe, pas-chassez, enjambés, réception. Cela fait déjà 2 heures que j'y suis. Je recommence. J'ai mal, de plus en plus, rien à faire, Maria ne veut rien savoir. Etre une championne des JO de la jeunesse, cela s'entretient, médaillée à 14 ans, puis à 15, puis à 16 et enfin à 17 ans. Cette année est ma dernière année dans les JO junior, après je rentre dans la cour des grands.
Je n'ai pas peur, je ne suis pas intimidé, mais j'ai mal. Mal car je ne vois plus ma famille, mal car je n'ai pas de vrais amis, mal car à 18 ans je fais 45kg et que je n'ai que la peau sur les os. Mal car la G.R.S ... cela te broie, physiquement, mentalement, j'ai peur, peur de ne pas m'en sortir ...
Si un jour on m'avait dit que je serai en couple avec ce garçon, j'aurais sûrement rigolé. C'est un grand jour, un très grand jour pour nous deux. Je ferme les yeux plus stressée que lui alors qu'il fait les cent pas en me jetant de temps à autres des regards. Je lui souriais mais j'avais du mal, c'était LE MOMENT et LE JOUR. Mes mains étaient glacées, signe d'un grand stress qui ne s'en irait qu'une que fois les prochaines quarante-huit heures seront passées. On l'appelait, il se tourna, il était fin près. Go.