Je me présenterai pas dans mon propre journal intime, j'en vois pas l'intérêt. Le jour où je me relirai, cela sonnerait faux, comme si je savais qui j'étais à l'époque, comme une histoire qui n'est pas la mienne. D'un côté, on ne peut pas dire que ce soit complètement faux : ce n'est pas mon roman mais celui des garçons perdus, ceux qui ont fui là d'où il venait et que personne n'a réclamé. Évidemment, j'en faisais partie. Sauf que les actes qu'on a commis, les rencontres qu'on a faites, les aventures qu'on a vécues, je les vois d'un œil extérieur maintenant que je suis devenue quelqu'un, que je me suis retrouvé...
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