Je sens la caresse du vent sur mon visage, l'odeur des pots d'échappement. J'entends le vrombissement des voitures, le crissement des pneus sur l'asphalte. La lueur des multiples phares danse devant mes yeux, formant un étrange ballet. Il est deux heures du matin et, debout sur ce pont, je m'imprègne de ce qui sera ma dernière vision. Je n'ai que vingt-quatre ans et pourtant ce soir, je vais mourir. Je ne suis ni triste ni effrayée, simplement vide. Peut-être un peu nostalgique pour l'enfant que j'ai été. Se doutait-elle de la vie qui l'attendait ? Probablement pas. Mais avant la chute, laissez-moi vous raconter.