Pierre l'aime. Il l'aime comme il n'a jamais aimé personne au par avant. L'aimer c'est respirer. L'aimer c'est vivre. Mais cela le tue. Parce que c'est son meilleure ami. Parce que c'est un « il » et non une « elle ». Parce qu'ils sont proches, oui, mais pas assez pour Pierre; et peut être même trop pour Charles. Alors il ne fait rien. Pourquoi gâcher cette si belle amitié de plus quinze ans ? Pierre préfère l'avoir comme ami plutôt que de ne pas l'avoir du tout. Alors, même si cela le tue, même si cela l'exténue, l'oppresse, le désarme, le meurtri; il continu et n'attend rien. Que pourrait-il attendre après-tout ? Qu'il l'aime en retour ? Oh, mais, Oh, grand jamais. Il n'en espère pas moins mais, Oh comme il en aimerai plus. Alors Pierre le regarde, ou plutôt le contemple, avec un espoir mal déguisé, qu'un jour Charles le voit lui et non elle; qu'il le touche et non plus elle; qu'il l'aime lui et non elle, afin qu'il se nourrisse et se meurt du même éros que celui dont Pierre souffre depuis une décennie. Ce même amour qui, il le sait, le mènera sûrement jusqu'à sa perte. Mais, qu'il n'y a-t-il pas de plus beau que de mourir d'Amour ? En vivre, peut-être.
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