C'était une matinée de Côte d'Azur, à la mi-août, en plein cagnard français. La plage de Renécros, magnifique anse de sable fin, s'animait au rythme de ses estivants. Longtemps dotée de trois pontons, deux digues et d'un service de location de pédalos, il ne lui restait de cette époque que les chaises longues des hôtels-restaurants. En un mot, elle s'était embourgeoisée. Pour autant, elle avait conservé une grande partie de ses habitués. Il n'était donc pas rare d'y apercevoir les mêmes visages d'une année sur l'autre. Tel était le cas de la famille Bouvier qui, grâce à la naissance de leur fille Esther, s'était liée d'amitié avec Sandrine, une de ces mères célibataires trentenaires, toujours accompagnée de son fils Dominique. Ainsi, ils passaient leurs journées à boire, manger et se baigner ; c'était, ce qu'on appelle en langage courant, des vacances familiales.