Il suffit d'un souffle, à peine audible, il suffit d'une nano-seconde, d'un pas de travers, d'un mauvais choix, il suffit d'un battement d'aile de papillon, d'un mouvement trop brusque, il suffit d'une parole, d'un amour, d'un éclat de lumière, et les cartes s'effondrent.
Il en était ainsi pour nous. De toute façon, cela avait toujours été tout ou rien. Nous avions besoin que ce soit spécial, extrême. Qu'il y ait des étincelles, de grandes flammes pour pas grand chose. À sept, nous étions grandioses, amateurs de grandes doses.
C'était exaltant, nos rires tranchant la nuit, nos éclats brisant les interdits, nos mots coulant de pluie.
Mais il suffit d'un souffle, pas vrai ?
Puis les cartes flanchent.
De nous, il n'en reste plus que la déchéance.