D'aussi loin qu'elle se souvienne, Naïa n'avait pas beaucoup pleuré. Lorsqu'elle était petite et que ses parents préféraient se rendre à une soirée plutôt que de s'occuper d'elle, Naïa ne pleurait pas. Lorsqu'elle se faisait mal en jouant, elle ne pleurait pas. Et même lorsqu'il s'agissait de choses dramatiques pour une enfant comme un déménagement signifiant la séparation définitive d'un groupe d'amis, Naïa n'avait pas versé une seule larme. Tout cela grâce à son grand frère, Khalis, qui s'occupait d'elle comme personne d'autre ne le faisait. Il cuisinait pour elle, l'emmenait à l'école, lui remontait les bretelles lorsque cela était nécessaire et lui avait même enseigné l'art de la musique. C'est pourquoi, lorsqu'elle reçut un mail lui annonçant la disparition de ce dernier, Naïa se mit en tête qu'elle le retrouverait, quoi qu'il en coute.