J'AI TUÉ MON PSY

Dieu est un fainéant et un malin

Un fainéant, car, après avoir fait son petit boulot de création, il n’a pas fait le ménage. Il a laissé trainer des tonnes de souffrances et de malheurs. Trop pressé ou satisfait de son travail, il n’a pas fermé les vannes et canalisé les débordements provoqués par les trop-pleins et les manques d’amour. En prime, il n’a pas pris le temps tant de donner l’immortalité aux hommes que d’éradiquer les angoisses inhérentes à leur bref passage sur cette terre.

Enfin, Dieu est aussi un malin qui tient à sa peau. Craignant la révolte de ses créatures humaines, il a bricolé à la hâte dix commandements. En tête d’affiche, il a posé : « Tu ne tueras point ». Son pilonnage fut souverain. L’interdit a été enfoncé dans les tréfonds de l’inconscient collectif. Depuis, des damnés bravent l’interdit. Certains le font en pure inconscience. D’autres lorsque des secousses telluriques ébranlent leur surmoi et laissent s’échapper leur inconscient.

Il y a une centaine d’années, un kamikaze, nommé Freud, a organisé un vaste mouvement de libération de l’inconscient. Depuis, ses aficionados, un bataillon des mantes religieuses, sucent l’inconscient de pauvres innocents. Ces insectes carnassiers nommés psychothrapeutus ou psychanalysus creusent dans leurs pensées afin d’ôter les gangues de protection.

Parfois, ils réussissent à faire sauter les verrous de ce qu’ils nomment le patientus dollarus. Alors, l’interdit divin vole en éclat et les naturelles pulsions meurtrières, si longtemps comprimées, s’expriment. Étant aux premières loges, le psychothrapeutus est la première victime de celui qu’il a libéré.

Dix crimes illustrent cette cruelle réalité. Nous espérons qu’ils aideront les néophytes militants de l’inconscient (ceux qui sont toujours en vie) à mieux évaluer le danger qu’ils courent.