A 50 ans, Maïline se rappelle des bons moments , c'est le plus important pour elle. Elle a eu une belle enfance, une belle vie, même si les coups durs n'ont pas épargné cette femme optimiste. Quand son sourire s'est un peu absenté, elle a pris le comprimé prescrit par le médecin, enfin pas un chaque soir, plus souvent un demi, juste pour que le sourire revienne. Juste pour quelques mois, après la deuxième fausse couche, pour quelques années au final. Puis, après la dernière grossesse et le retour au travail, elle a tout stoppé, avec succès.
Puis la vie lui a mis quelques claques, mais elle a tenu bon, sourire, écouter les autres, leur donner de l'attention, se rendre compte que depuis un moment, elle n'a pas 3 enfants mais 4, parce que Maman a besoin d'être boostée, motivée, accompagnée, grondée parfois.
Elle tient le cap, elle avance et toujours avec le sourire et un nouveau sentiment qu'elle peine à reconnaître pour ne l'avoir jamais éprouvé : la colère.
Ce sentiment, il lui appartient, il est légitime, mais il est soigneusement dissimulé. Alors... comme elle est optimiste, forte, courageuse, à la fois sociable et très solitaire, c'est son corps qui va pleurer pour elle.
Au début, elle n'a pas compris, mais l'année de ces 42 ans, le coup de tonnerre est dévastateur, muet, foudroyant, le sentiment qu'après s'être brisé, son cœur a disparu de sa cage thoracique, le début de la colère qui ne tardera pas à l'attaquer physiquement, la première fois, pensera-t-elle, que son corps a pleuré pour elle.
Aujourd'hui, elle se remémore sa vie, c'est ce que beaucoup font à la cinquantaine, une visite dans le passé, une introspection et la révélation : son corps a toujours pleuré pour elle, silencieusement pendant longtemps puis sans retenue et les maladies auto-immunes, silencieuses, invisibles mais douloureuses, ce sont approprié ce corps trop faible, ce caractère trop fort pour craquer.
Résilience : Phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'évènement traumatique de manière à se reconstruire d'une façon socialement acceptable." ✒️
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Elle :
La vérité est que malgré les beaux sourires et les gestes tendres marqueurs de ma douceur et de mon indulgence, une fois les yeux fermés, mon corps n'est plus que le tombeau de mes sombres et innombrables blessures me marquant au fer rouge des erreurs du passé.
Entre faux-semblant, vérité et sentiments, il est difficile de savoir qui l'on est vraiment.
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Lui :
Elle semble parfaite. Trop parfaite. Sans défaut. Détestable. Elle paraît exagérément propre. Lisse. Irréprochable. C'est agaçant au possible. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je connais la face cachée qu'on lui demande de dissimuler.
Demoiselle devrait se méfier car, sur l'échiquier qu'est la vie, elle est échec et mat avant même d'avoir placée ses pions.
Entre pouvoir, engagement, obligations et envies, il est compliqué de savoir ce que l'on veut réellement.
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Aucun point commun, deux personnalités différentes issues d'un même milieu.
Une âme perdue au cœur meurtri, à la personnalité entachée.
Un esprit vif à la réussite explosive mais aux facettes bien dissimulées.
Des choix sont à faire, des larmes vont couler, des rêves vont s'écrouler.
Pour la sauver, il va devoir la briser.
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" Tu peux penser ce que tu veux mais la vérité est que ces mains pleines de sang, ce sont ces mêmes mains qui sèchent tes larmes. "