Ces jours qui nous tenaient sans après

L'été écrase tout, le sable brûle sous les pieds, et la mer scintille sous le poids des corps nus. Envoyée à Pigna- en Corse- chez sa tante, Lilia apprend à vivre dans la vie légère, à goûter l'amertume des jours qui n'ont de fin, des baisers qui n'ont de lendemains. Elle n'a que dix-sept ans, l'âge des grandes soifs et déjà ce trop-plein, cette chaleur qui ne se cesse jamais et ce vide qui l'étreint au creux des nuit.

Elle pensait connaître l'amour, ses contours bien rangés dans ses livres. Mais quand ses yeux tombent sur lui, ce garçon à l'allure solide, au sourire à moitié fidèle, elle comprend qu'il y a d'autres nuances.

Leur histoire n'a rien d'extraordinaire, ou justement à tout d'extraordinaire.

Juste un été, un amour qui pèse, lourd d'un après qu'elle ne devine encore. Un mélange de plaisir et de chagrin, le genre qui s'attarde longtemps après que tout soit fini.

Quand il parle, c'est pour dire des choses qu'elle n'oubliera pas :

"Les amours d'été, ça reste. Surtout le premier. Comme si tout ça devait s'accrocher quelque part, à jamais, un peu comme toi."

Ce qui les lie si fort pourrait bien tout briser, ou tout changer en un claquement de doigts.