Le temps fouillait le sexe des bêtes, seuls individus nerveux encore sous un ciel illisible, les pigeons au bec de pierre surveillaient l’entrée des gorges où passaient les ombres des tyrans et des monstres, où de vieux airs guerriers sifflaient, où des armes redoutables rugissaient et les oiseaux, accablés par la disgrâce soudaine de leur chant se rassuraient en cajolant, en jasant au fond des casemates, bubons agressifs posés sur des terres asservies.
Le jour perdait sa force. Bientôt le soleil quitterait les lieux. Déjà il s’inclinait sur les dunes éventrées et soufflées par des bouches étranges. Puis il bascula, s’abîma dans la mer avant de perdre définitivement son aplomb tandis que les femmes perdaient leurs eaux.
Dès lors les enfants naquirent, qu’une goutte de sang, chue du sexe solaire avait lavés avant de disparaître. Ainsi, le corps des nouveaux venus fut baptisé sur l’autel éclatant du déclin.
Nul ne fut capable d’interpréter cette offrande. Cette perte ?
Nul peut-être n’y a songé
où nul, peut-être encore, ne s’en est aperçu.
Ces naissances furent écarlates et le ventre des mères des soleils qui saignent.
On croit avancer, puis le passé revient frapper à la porte. Il s'infiltre dans nos gestes, nos peurs, nos amours. Il façonne nos réactions, sabote nos bonheurs, nous pousse à fuir avant même d'avoir essayé.
Ce recueil, c'est l'histoire d'une âme hantée par ses blessures, d'un combat contre des fantômes trop ancrés pour disparaître. C'est le chaos des émotions, l'espoir fragile, les rechutes et les petites victoires.
Si vous vous êtes déjà senti(e) prisonnier(e) de votre propre histoire, si vous cherchez des mots pour mettre sur vos maux, alors ces pages sont pour vous.
Parce qu'un jour, peut-être, on finira par guérir.