Kaito Aizawa, jadis prodige des lettres japonaises, voit ses mots s'effriter, ses pages se faner, son souffle créatif se perdre entre les interlignes d'un succès passé. Sa maison d'édition, dans un dernier élan d'espoir, l'inscrit au programme d'écriture "Plumes de l'Archipel", une retraite littéraire nichée sur l'île coréenne de Jeju, là où les vents murmurent encore des légendes oubliées.
Là-bas, entre falaises embrumées et champs de mandariniers, Kaito rencontre Han Jiwon, un jeune homme à l'âme sauvage et au sourire discret, aussi insaisissable que les embruns qui effleurent la côte. Jiwon ne lit pas, il écoute. Il ne parle pas beaucoup, mais il vit avec une intensité brute qui secoue Kaito.
Au fil des jours, l'écrivain redécouvre les mots - pas ceux qu'on couche sur papier, mais ceux qu'on devine dans les gestes, les silences, les regards volés au crépuscule. Jiwon devient sa muse, son chaos, sa renaissance.
Sur l'île où l'on vient pour fuir le monde, Kaito s'y retrouve. Et peut-être, entre deux marées, entre deux silences, entre deux hommes, l'amour viendra réécrire l'histoire.
« Je lui fais un dernier coup d'œil comme pour dire : je suis éperdument ivre de toi. Toi, qui ne me connais pas, tu me rends amoureux comme l'effervescence de la jeunesse me permet de l'être ; toi, à qui mon cœur est fidèle, je souhaite que tu te réfugies dans les bras de celui ou celle qui t'aimera un jour comme je t'aime aujourd'hui ; toi, qui me fis connaître la contemplation de sentiments les plus beaux que j'ai eus à ce jour, je te remercie. Car même si je ne suis rien à tes yeux, tu es tout pour les miens. Car même si je ne suis qu'une brindille au bord du lac, tu es et resteras l'innocence du premier amour. »
Thomas est un garçon réservé, mais qui a toujours vécu les choses avec intensité. Alors quand il vit Archill pour la première fois, l'homme de ses plus grands désirs, le coup de foudre fut d'autant plus passionné. Malheureusement, les deux jeunes hommes ne se connaissent pas. Mais après plusieurs années de cet amour à distance, la vie décide enfin de les faire se rencontrer. Désormais, la passion émerge aussi du côté d'Archill. Pourtant, ils ont peur, chacun de leur côté, peur que l'intensité de l'un vienne effrayer l'autre. Et surtout, Thomas le sait : il sait qu'il est différent, il sait qu'ils ne parlent pas la même langue.
Alors comment faire comprendre à l'autre ce que nous ressentons lorsque nous n'avons pas le même langage ? Et surtout : l'amour, serait-il un langage universel ?