Putain, ce satané pays avec ses coupures d'électricité récurrentes, ça m'a vraiment énervé. Je balance du pied quelques vêtements qui traînent par terre dans ma chambre en marmonnant.
Je râle nerveusement, encore une coupure d'électricité... Ces temps-ci, c'est devenu très fréquent, comme si on ne payait pas les factures.
Je décide finalement de sortir de ma chambre. En arrivant au salon, je constate que toute la famille est réunie, une veilleuse allumée, prêts pour une soirée familiale ennuyeuse. Je n'ai pas quitté ma chambre pour ça. En les ignorant, je me dirige directement vers la porte, mais ma mère m'interpelle.
- Où vas-tu à cette heure, Kilian ?
- Maman, il n'est que 20 heures, et puis je vais juste me recharger en unités.
- Attends demain, chéri. Tu sais que lorsqu'il y a interruption, le quartier n'est pas sûr, et tu veux faire quoi avec des recharges qui peuvent attendre ?
Ma mère aurait dû faire carrière à la CIA, toujours à poser des questions et à tout vouloir savoir.
- Je faisais un exercice avec le wifi, et puisque le courant est coupé, je veux m'acheter de l'Internet pour finir mon devoir à rendre demain.
- Oulala, prends mon téléphone et transfère-toi des unités.
Je ne cache pas ma joie, merci maman, tu me facilites la tâche. Une fois la souscription terminée, je lui rends son téléphone, rejoins ma chambre et ferme la porte à clé. Je mets mes écouteurs, allongé sur mon lit, prêt à regarder mes films pour adultes.
Oui, vous avez bien lu. L'histoire du devoir, c'était un gros mensonge. Je suis un amateur de films pour adultes, j'en regarde tout le temps, et j'ai même balancé certaines vidéos de moi, bien sûr sans montrer mon visage, de peur que quelqu'un les découvre.
Je suis ce qu'on appelle un accro au péché charnel, c'est mon addiction. Aucun jour ne passe sans que je passe à l'acte. C'est peut-être déroutant, mais c'est ainsi que le Créateur m'a fait, alors je m'accepte
J'avais huit ans. J'avais mal, j'avais peur, et je voulais mourir. Je pensais que tout allait enfin finir, quand les secours sont arrivés. Ils me demandaient de m'accrocher et, malgré moi, je les ai écoutés.
D'un coup, il y avait du bruit partout : des hurlements, des sirènes, des ordres criés dans tous les sens... Puis, plus rien. Le noir était total. J'étais perdue, mais ma conscience me soufflait ces trois petits mots : "c'est ta faute".
Je l'avais cherché. À cause de moi, ma famille avait été malheureuse, puis détruite à jamais. Ils me détestaient... Mais pas autant que moi je me détestais.
J'étais coupable... Coupable d'exister.
*NDA : si vous êtes un enfant ou un adolescent et que vous pensez être maltraité ou que vous pensez que quelqu'un l'est n'hésitez pas à en parler avec une personne de confiance ou à appeler le 119 (numéro d'appel d'urgences)*
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