La Vie de l'Enfant Mal Aimé
Je suis Thierno Boubacar Camara, né à Dabola, un village où l'amour familial m'a souvent fait défaut. Mon enfance fut marquée par l'indifférence des autres, que ce soit de mes amis ou de la plupart de ma famille. À Dinguiraye, à l'école primaire, j'étais celui qu'on rejetait, celui qu'on ignorait. Mes rêves d'une vie meilleure se brisaient face à cette réalité cruelle où je n'étais qu'un spectateur, seul dans un monde d'indifférence. Mon père, seul à m'aimer véritablement, m'a toujours soutenu, croyant en mes rêves même quand je doutais de moi-même. Après avoir vécu de nombreuses années difficiles à Macenta, il a décidé de m'envoyer à Coyah, dans l'espoir d'un avenir meilleur. Mais la réalité à La Prospérité n'a pas été celle que j'espérais. Je suis tombé dans un autre monde de rejet et de solitude. Les moqueries et l'indifférence des autres m'ont suivi, me rendant invisible.
Le parcours n'a pas été plus facile à l'université Barack Obama, où je vivais dans une précarité constante, avec des rêves de réussite toujours brisés par des obstacles financiers et l'indifférence des autres. Mon père, ne cessant jamais de croire en moi, a tout sacrifié pour m'envoyer en Turquie en 2021, où j'ai vécu des années de travail épuisant dans des usines et des fermes, ramassant des débris de chevaux et nettoyant sans jamais être payé correctement, simplement parce que j'étais étranger. J'ai rencontré de fausses amitiés et vécu des trahisons, mais la douleur la plus grande est venue de ma petite amie, qui m'a utilisé puis m'a abandonné. Après ces épreuves, mon père a de nouveau fait des sacrifices pour m'envoyer au Canada en 2023, pensant que j'aurais un avenir meilleur. Mais à peine arrivé, ma fiancée m'a quitté, m'abandonnant lorsque je pensais que notre vie commune allait commencer. Aujourd'hui, malgré tout, je garde l'espoir, car mon père, mon héros, continue de me donner la force de me relever et d'ava
