Coeur chantant

Rien ne pouvait être assez pour vraiment dire avec certitude qui était Roki Olsen. Malgré le fait qu'il était toujours là pour les autres, lorsqu'on parlait de lui, il disparaissait. Comme un esprit. Comme un fantôme. Il fuyait soit réellement, soit dans son esprit. En entrevue, il fuyait derrière des discours répétés. En concert, il fuyait, se cachait derrière les notes de musique, les solos de guitares et la beauté de ses poèmes. Depuis toujours, il fuyait. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il était toujours fatigué. Il fuyait si bien. Parfaitement. De la meilleure manière possible. D'une manière qui était belle à voir. D'une manière hypnotisante. C'était sa capacité à fuir qui était la plus intrigante. Qui attirait le plus de regards. C'était impressionnant lorsqu'il fuyait en concert. Et pour ça, les gens le proclamaient « authentique ».
Et c'était sous les sons des roues frottant contre l'asphalte qu'il fuyait encore ce jour-là. Fuyait l'aréna, revenait encore une fois, à Brooklyn. Dans son chez lui, au coin d'une rue. Là où il n'y avait personne pour dire qui il était.