Pour lui nous n'étions rien, pour moi il était tout.

Après plusieurs années, ils ne sont plus rien l'un pour l'autre. Plus de contact, plus aucun lien. Juste le souvenir d'un flirt de lycée, bref mais intense pour elle, bref et sans importance pour lui.
Pour elle, cette histoire l'a marquée comme peu d'entre celles qu'elle a eût, l'a enfoncée dans ses problèmes, et il ne l'a jamais vu, jamais su.
En grandissant, elle en rit parfois, comme on rit de ces amours de jeunesse ridicules et sans queue ni tête. Mais au plus profond d'elle, elle sait que cela la blesse encore lorsque lui, n'y pense plus.
Pour elle la blessure est encore là, ce soir du 19 mai elle y pense encore. A ce vide, cette douleur de l'abandon, ce couteau dans le dos, cette haine qui grandissait en elle et à ces larmes versées ce soir là.
Et malgré les années, elle continue d'écouter son artiste préféré dont il parlait tant, jute pour se rappeler de ce qu'il aimait.
Elle pense encore à son sourire d'enfant.
Elle répète sans y prêter attention ses expressions.
Elle se retourne encore quand elle sent son parfum dans un lieu publique.
Et quand leurs chemins se croisent à nouveau, lors d'un simple mariage, qui devait être jour d'une union, il se transforma en un jour de retrouvaille poignardant. Parce que les histoires ne s'effacent jamais vraiment, on peut penser qu'on oubliera un jour ou l'autre, mais on vivra pour toujours avec une partie de cette personne.
Mais surtout, rien ne se perd, tout se transforme.