Je m'appelle Diana, j'ai 21 ans, métisse, née d'une mère belge et d'un père congolais, j'ai toujours navigué entre deux mondes, deux cultures, deux façons d'être. Parfois, je me sens comme une passerelle fragile entre ces deux rives, ni tout à fait blanche, ni tout à fait noire, mais un mélange unique, compliqué, qui fait de moi ce que je suis.
Depuis toujours, je suis sensible trop peut-être à ce que les autres ressentent. J'écoute, je soutiens, je donne tout à ceux que j'aime : ma famille, ma sœur Blair, mes amis, et Elijah, mon copain. Mais cette écoute intense me fatigue parfois, parce que je finis par m'oublier. Je veux réussir dans mes études, mais la peur, le stress, et cette sensation d'être dépassée me rattrapent souvent.
Blair, ma sœur, c'est mon opposée et ma meilleure alliée. Elle est solaire, sûre d'elle, parfois un peu trop directe, mais elle est la seule qui comprend quand je me perds dans mes pensées. Nos disputes sont rares, mais elles font mal, parce qu'au fond, on tient tellement l'une à l'autre.
Elijah, lui, est resté en Belgique quand j'ai décidé de venir étudier en Écosse. La distance est un poids que je porte chaque jour. J'ai peur qu'il m'oublie, qu'il rencontre quelqu'un d'autre, que je ne sois pas assez pour lui. Parfois, ça me fait faire des crises d'angoisse, et pourtant, il me répète qu'il m'aime. Mais comment le croire quand la nuit me ramène toujours à mes doutes ?
Et puis il y a cette part de moi que peu connaissent : une sensibilité presque magique. Parfois, je sens une énergie étrange autour de moi, comme un souffle du vent qui chuchote des secrets. Dans les Highlands, près des collines embrumées, je ressens quelque chose d'ancien, de puissant. Comme si une part de moi était liée à la terre, aux mystères d'Écosse.
Je ne sais pas encore ce que c'est, mais je sens que ma vie est sur le point de basculer. Que cette magie cachée va m'aider à comprendre qui je suis vraiment à embras
Je l'ai vu pour la première fois un jeudi soir, vers 1h du matin.
Il pleuvait dehors, mais ici, comme toujours, ça sentait la sueur mélanger à des parfums, l'alcool de haut de gamme et la fatigue mal digérée.
Je nettoyais le comptoir de l'étage sans vraiment regarder, juste assez pour éviter les mains qui traînent et les regards qui collent. Et puis je l'ai senti.
Pas vu.
Senti.
Une présence. Lourde. Contrôlée. Comme une bête qui attend le bon moment pour mordre.
Quand j'ai levé les yeux, il était là. Assis au fond, dans l'ombre. Il ne faisait rien. Juste fumer, observer.
Pas comme les autres.
Pas comme un type venu boire.
Comme un type venu choisir.
Il m'a regardée, sans sourire.
Comme s'il savait qui j'étais. Ou pire, ce que j'essayais d'oublier.
Et j'ai compris.
Ce mec-là, c'était pas un client.
C'était un problème.
Un de ceux qu'on voit arriver trop tard.
Je n'aurais pas dû le regarder une seconde fois.
Mais je l'ai fait.
Et c'est à ce moment-là que tout a commencé à partir en vrille.