Je ne savais pas qu'il était possible de se sentir à la fois impuissant et consentant. De vouloir arrêter mais de continuer par soi-même, sans que personne ne vous le demande. D'être à la fois le bourreau et la victime. Maintenant, je sais. Je sais que je suis malade. Je sais que compter les calories est une habitude à perdre. Je sais que vomir mon dessert ne fera que détériorer mon état et m'entraîner plus bas, toujours plus bas, dans les abîmes de mon mal-être. Je sais tout cela. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Pas plus que je ne peux m'empêcher de manger ce paquet de bonbons. Pas plus que je ne peux m'empêcher de sortir cette maudite balance et de regarder le chiffre qui s'affiche. Je ne sais même plus qui je suis.