"Je t'ai cherchée dans les ombres,
Dans le fracas sourd de mes nuits sans étoiles,
Dans l'écho perdu de nos silences,
Au creux de l'absence où se noie mon âme.
Je t'ai aimée à en perdre souffle,
À brûler chaque instant dans ce feu cruel,
À m'abandonner dans le vertige de tes éclats,
Dans la lumière blessante de tes failles.
Tu étais tempête, orage, brûlure,
Une flamme qui consume et qui dévore,
Une vérité douloureuse que je n'ai su saisir,
Un murmure qui s'efface avant d'être entendu.
Je t'ai vue partir, t'éloigner sans retour,
Chaque pas un coup porté à mon cœur fragile,
Chaque regard un adieu glacé,
Chaque mot un poison lent qui m'a rongé.
Je me suis perdu dans le labyrinthe de nos jours,
Dans les dédales noirs de tes silences,
Cherchant une trace, une main tendue,
Un refuge dans ce chaos que tu laissais.
Mais tu étais un mirage, un songe fuyant,
Un éclat de beauté dans un monde en ruine,
Un puzzle de douleurs que je ne pouvais assembler,
Une énigme aux mille visages de la nuit.
J'ai crié dans le vent, dans la pluie,
Pour que tu entendes mes souffrances muettes,
Pour que tu ressentes l'écho de mon amour brisé,
Pour que tu reviennes, même un instant, même un souffle.
Mais l'amour, quand il se fait cage,
Quand il se fait prison d'illusions brisées,
N'est plus qu'un souvenir, une blessure ouverte,
Un adieu murmurant entre les battements du cœur.
J'ai essayé de t'aimer dans ta fuite,
De t'aimer malgré tes silences, tes doutes,
De t'aimer dans les larmes que tu refusais,
Dans les blessures que tu cachais au monde.
Mais l'amour est une danse fragile,
Un équilibre précaire sur le fil du temps,
Et quand la confiance se fissure,
Quand la douleur devient seule compagne,
Il ne reste que des cendres,
Les cendres d'un rêve qui s'est consumé.
Je t'ai aimée, Riven, malgré la tempête,
Malgré les éclats de haine et les déchirures,
Malgré le poids de tes secrets enfouis,
Malgré tout ce que je ne pouvais réparer."
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Même dans les pires moments, nous rencontrons l'amour.
Il n'a fallu qu'un jour.
Une simple journée.
Grise. Ordinaire.
Du genre qu'on oublie avant même de la vivre.
Et pourtant... ce fut celle où tout a basculé.
Avant, ces histoires servaient à faire peur aux enfants.
Des récits de fin du monde, murmurés à la lueur d'une lampe, ou glissés entre deux soupirs fatigués.
Des contes pour effrayer, ou pour rappeler à l'humanité qu'un jour, à trop jouer avec la nature, elle finirait par s'y brûler les racines.
Mais personne n'écoutait vraiment.
On riait. On balayait d'un revers de main. On disait que c'était du cinéma. Un scénario d'un film.
Jusqu'à ce que les fleurs apparaissent.
De simples fleurs.
Bleues.
D'un bleu si pur qu'il semblait voler sa teinte au ciel de minuit.
Elles poussaient là où rien ne devrait grandir.
Sur le béton . Sur les murs.
Dans les yeux. Se développant à cause d'un homme pourvue au désespoir, sans aide, juste pour seul problème : l'amour.
Au début, elles étaient belles.
Poétiques, même.
Un miracle pour cet homme, qui recherchai a retrouver ça bien aimée.
Mais quand elles ont commencé à éclore dans les corps, il était déjà trop tard.
Les infectés ne criaient pas.
Ils respiraient.
Calmement.
Comme s'ils rêvaient encore.
Puis leurs crânes s'ouvraient...
Et la fleur bleue naissait.
Noire comme le vide.
Bleue comme la tristesse.
C'est ce jour-là que Mira a compris que le monde ne serait plus jamais le même.
Elle n'était qu'une ado paumée, venue retrouver sa meilleure amie au mauvais moment.
Ou peut-être au bon.
Elles se sont accrochées l'une à l'autre comme à une bouée dans une mer de boue.
Là où les sirènes hurlaient plus fort que les pleurs, où les hélicoptères survolaient les rues comme des vautours indécis.
Là où plus rien n'avait de sens, si ce n'est courir.
Ils ont barricadé la ville.
Ils ont laissé les habitants derrière.
Et Mira s'est mise à courir, sans savoir