C'était un garçon brun, perdu, sans nom qui s'éveilla seul dans un palais, où chaque porte, chaque front murmurait : « Qui donc étais-tu ? »
Il tenait, pâle, entre ses doigts, un vieux miroir aux lignes d'or,
Qui reflétait, non pas sa foi, mais mille visages de lui, criant encore.
Les couloirs saignaient de couleur, les poupées au mûr riaient sans raison, et dans les murs écarlate, d'étranges fleurs répandaient l'oubli à profusion.
Il marcha dans les couloirs l'âme entre deux temps, poursuivi par des chants d'enfant, des ombres douces aux yeux brûlants qui l'appelaient en murmurant : "tu ne te connais pas reste avec nous". Vers chaque épreuve qu'il traversait devint un reflet, un souvenir qu'il n'osait voir, une vérité qu'il rejetait, Enfouie sous des draps de noir.
Au centre du château, une pièce en sommeil, où l'attendait une double mort .
Même regard, même œil de vermeil, mais le sourire est un peu plus fort.
Alors le garçon comprit tout, Qu'il s'était enfui pour ne pas chuter face à la vérité.
Mais qu'à force de fuir le trou, Il avait cessé d'exister.
Il tendit le miroir brisé, vers ce puits de néant.
À son reflet, sans haine ni peur.
À travers ce miroir, il le jeta avec tout ces choses horribles qu'il reflétait.
Et tout devint rêve... ou bien rumeur.
Lorsqu'elle ouvre les yeux, Jenna ne sait plus où elle est. L'odeur antiseptique lui brûle la gorge, les murs blancs lui donnent le vertige. Les sourires trop parfaits des infirmiers sonnent creux. Tout ici est trop lisse, trop calculé. Pourtant, on lui répète qu'elle est malade. Qu'elle doit rester. Guérir.
Chaque jour est une mécanique bien huilée : repas surveillés, examens médicaux, séances de jeux sous l'œil scrutateur des soignants. Chaque nuit, l'angoisse s'infiltre dans ses veines. Il y a ces bruits dans les couloirs. Ces cris étouffés. Ces ombres qui s'allongent et disparaissent. Puis un matin, un lit vide. Un patient a disparu. Officiellement, il est mort. Officieusement, tout le monde commence à trembler.
Les disparitions s'enchaînent, les silences s'alourdissent. On évite ses questions, on l'endort avec des mots vides. Mais Jenna le sent. Son corps lui hurle que quelque chose cloche. Son esprit vacille. Et puis, il y a cette infirmière... Celle qui ne sourit jamais. Celle qui l'observe.
La frontière entre la folie et la réalité s'effondre quand l'horreur éclate enfin : ce n'est pas un hôpital. Ce n'est pas un traitement. C'est un jeu.
Un jeu où chaque patient est une pièce sur l'échiquier.
Un jeu où, chaque nuit, un tueur choisit sa proie.
Un jeu où une seule règle compte : survivre.